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6e Congrès bisannuel de l’Association pour les Études nordiques (Mons, Belgique)

6e Congrès bisannuel de l’Association pour les Études nordiques (Mons, Belgique)

Publié le par Marc Escola (Source : Romuald Dalodiere)

VIe Congrès bisannuel de l’Association pour les Études nordiques

Le Nord comme espace de contact(s)

19 – 21 mai 2025

Université de Mons (UMONS), Faculté de traduction et d’interprétation (FTI-EII)

APPEL À COMMUNICATIONS

Le VIe Congrès de l’Association pour les Études nordiques (APEN) sera organisé en Belgique du 19 au 21 mai 2025 par le Service NORD de la Faculté de traduction et d’interprétation – École d’interprètes internationaux (FTI-EII) de l’Université de Mons.

Cette nouvelle édition d’un événement désormais bien établi a pour ambition de réunir chercheuses et chercheurs, doctorant(e)s et professionnel(le)s intéressé(e)s par les mondes scandinave et nordique afin de renforcer les liens entre spécialistes, nourrir et dynamiser les futurs travaux, et rendre compte de l’état de la recherche en Études nordiques indépendamment des domaines où elle s’exprime. À ce titre, l’appel concerne l’ensemble des champs disciplinaires des sciences humaines et sociales, dès lors qu’elles trouvent dans la thématique nordique un espace fécond où s’exprimer.

Au travers de sa thématique, ce sixième Congrès a pour ambition d’explorer le Nord comme « espace de contact(s) ». La notion est ouverte à un large éventail de réappropriations et paraît particulièrement adaptée à une région qui, paradoxalement, est volontiers qualifiée de « périphérique » tout en pouvant se prévaloir d’une certaine centralité puisque fréquemment glorifiée ou érigée en modèle dans de nombreux débats. Dans le sillage de cette thématique, nous proposons aux chercheurs d’envisager la notion d’« espace de contact(s) » de l’une ou l’autre façon suivante (sans que la liste soit exhaustive) pour leur soumission :

  • Les contacts entre humains : on pense aux raids et colonies vikings en différents endroits du monde, ou au déplacement progressif, toujours plus loin vers le nord, des peuples sames en Fennoscandie. On pense, également, à l’Europe du Nord comme terre d’exode : vers le continent américain notamment, au cours du XIXe siècle et jusqu’au début du XXe, mais aussi « dans ses frontières », alors que la Révolution industrielle pousse des populations rurales à quitter leurs campagnes, et que les villes voient leur population croître de façon exponentielle. On pense, de même, à l’Europe du Nord comme terre d’accueil : des vagues migratoires venues de Finlande il y a un demi-siècle, à celles de réfugiés au cours des dernières années. Anciens ou récents, domestiques ou internationaux, les mouvements de population n’ont pas manqué de nourrir mythes, idéologies, discours et œuvres littéraires. Ces contacts ont été, et continuent d’être, source de représentations variées voire de conflits.
  • Les contacts avec la nature : la proximité des Européens du Nord avec la nature fait l’objet de nombreux fantasmes, qui s’expriment d’autant plus, dernièrement, dans la vision d’un respect particulier qui les habiterait à l’égard de celle-ci. Explorateurs tentés par l’inconnu, ils l’ont certainement été : les expéditions d’Amundsen ou de Béring, loin des frontières nationales ou des mers voisines, sont immédiatement convoquées. Mais des dispositions institutionnelles telles que l’allemansrätten n’encouragent-elles pas, elles aussi, leurs bénéficiaires à s’aventurer toujours plus loin dans le pays où ils se trouvent ? Les écrivains de la statarskolan ne sont-ils pas l’expression d’une Révolution qui, pour industrielle qu’elle soit, confine certains ouvriers à l’écart des grandes villes ? Le mythe du Scandinave amoureux des milieux naturels reste tenace ; il n’est cependant pas nécessairement infondé.
  • Les contacts à travers le temps et l’espace : l’Europe du Nord véhicule la représentation de plusieurs imaginaires, aussi bien au travers du temps que de l’espace. Auteurs et lecteurs s’invitent mutuellement dans le monde de l’autre, au travers des voyages, qui merveilleux, qui sans but, de Nils Holgersson ou de Harry Martinson. Peintres et musiciens jettent des ponts entre époques, lieux et traditions : la danse la plus populaire dans les campagnes suédoises du XIXe siècle, la polska, n’est-elle pas inspirée par la cour de Pologne ? La figure du « barbare du Nord » surexploitée par la pop-culture, groupes de metal et jeux vidéo en tête, s’appréhende de la même façon que l’image d’une société idéalisée dont le fantasme perdure sous les traits d’un âge d’or de l’État-Providence aujourd’hui révolu : le Nord parle à ses voisins autant qu’à ses enfants. Ce sont autant de mythologies soutenues par une littérature riche, un patrimoine artistique, historique et archéologique évocateur et un socle sociopolitique discursif solide, qui toutes ensemble aboutissent à un soft-power efficace, de nature à façonner une certaine vision des pays nordiques et dirigent leur réception par le public.
  • Les contacts urbains et périurbains, dans des régions où les densités de population généralement faibles ont des conséquences sur l’organisation sociale, mais aussi en ville où les défis posés par les modes de vie et les nouveaux impératifs génèrent des réponses en matière d’aménagement. « Design démocratique » et accessibilité sont des pierres angulaires de l’urbanisme scandinave, y compris en ville, et ouvrent de nouvelles façons d’accéder à des espaces normalement restreints voire privés : ainsi l’opéra d’Oslo ou l’usine de production de mobilier urbain de Vestre, « The Plus », qui tous deux veulent offrir au public de nouvelles façons de se réapproprier l’espace. L’importance croissante de l’environnement dans la plupart des discours publics se reflète également dans les politiques d’urbanisme, de sorte que quatre villes d’Europe du Nord se sont vu attribuer le titre de « Capitale verte de l’Europe » depuis la création du prix en 2010. Dans le même temps, l’apparition (ou plutôt, le détournement) du terme « copenhagenization » pour parler des politiques de promotion du mode cyclable en ville témoigne d’une perception de l’Europe du Nord comme pionnière en la matière.
  • Les contacts entre les langues. Au Danemark, le sujet des langues minoritaires du royaume a reçu une attention toute particulière après la décision d’une députée de s’exprimer en groenlandais au Folketing, au printemps 2023. Depuis, le débat relatif au droit des minorités linguistiques et à leur participation à la vie politique du royaume a pris de l’ampleur. Dans une veine similaire, le statut des langues sames dans les États où elles sont parlées, celui du suédois en Finlande et du nynorsk en Norvège, la question des sociolectes et ethnolectes et de leur acceptabilité, offrent de nombreuses perspectives d’études en matière linguistique, sociologique ou politique notamment. L’intercompréhension entre danois, norvégien et suédois, pierre angulaire des Études scandinaves, mérite également d’être abordée alors que l’utilisation croissante de l’anglais la menace. La place des langues nationales d’Europe du Nord à l’étranger est aussi digne d’être questionnée : alors que les institutions européennes font la promotion d’un plus grand usage de la langue danoise entre leurs murs au travers du programme « Mere dansk i EU », l’apprentissage du danois à l’étranger est mis en danger par la restriction des ressources du lektoratsordning, chargé de la promotion et de l’enseignement de la langue danoise dans le monde, ce qui interroge, en filigrane, l’avenir et l’utilisation des langues nationales de pays réputés largement anglophones. Par ricochet, la question de la traduction et de l’interprétation, ainsi que de la formation des praticiens, se pose de façon saillante.
  • Les contacts entre les disciplines enfin, parce que le champ des « Études nordiques », pour formalisé qu’il soit, rassemble des spécialistes d’horizons variés dont le rapprochement ne peut qu’être fertile pour la présentation et la transmission de méthodes et théories susceptibles de rencontrer un écho favorable dans de nouveaux domaines de recherche. Toute approche multidisciplinaire est dès lors bienvenue.
  • Plus largement, et au-delà des cadres suggérés ci-haut, l’APEN étudie avec intérêt toute proposition de communication en lien avec les Études nordiques.

 

Soumission des propositions :

Les propositions de communication (de 20 minutes, suivies de 10 minutes de discussion) ou de panel (trois à six communications) doivent être soumises par mail (apen2025@umons.ac.be) avant le 6 décembre 2024.        
Elles comprendront un titre, un résumé de 300 à 400 mots (hors références bibliographiques), 5 mots-clés ainsi qu’une courte notice biographique, au format Word.

Langues de travail : 

la langue principale du congrès est le français. Les communications en anglais ou dans l’une des trois langues scandinaves (danois, norvégien, suédois) sont également les bienvenues.

Le comité d’organisation s’efforce de mettre en place un service d’interprétation, du français vers l’anglais, à destination des participants non francophones, pour une session au moins parmi celles qui se tiendront parallèlement. Afin de faciliter le travail des interprètes, il pourra être demandé aux intervenants de communiquer une copie de leur présentation quelques jours à l’avance.  

Droits d’inscription :           
25 euros (10 euros pour les doctorants ; gratuit pour les étudiants et les membres de l’APEN).

Site du congrès : https://apen2025.sciencesconf.org 

Site de l’APEN : https://www.etudes-nordiques.fr

Courriel de contact : apen2025@umons.ac.be